vendredi, mars 29 2024

Dans un contexte où le conflit russo-ukrainien perturbe les chaînes mondiales d’approvisionnement, aggravant une situation économique déjà fragilisée par la crise sanitaire. Par conséquent, les populations des pays membres de l’UEMOA font face depuis plusieurs années à une flambée généralisée des prix des produits de première nécessité.

La recrudescence de la situation dans la zone UEMOA, et que l’on hésite pas à qualifier de “vie chère”, pousse les Etats à prendre des mesures. De Dakar à Cotonou en passant par Abidjan et Lomé, comment les gouvernements tentent-ils de subjuguer la crise ?

La tendance régional est à l’équilibre entre subventions et plafonnement des prix des produits de premières nécessité

Au cours de ces dernières semaines plusieurs gouvernements d’Etats membres de l’UEMOA ont successivement annoncé des mesures pour lutter contre la flambée des prix et renforcer le pouvoir d’achat des populations.

A propos de ces mesures, considérées comme tardives par une partie des opinions et applaudies par l’autre, il ne serait pas faux de dire que la même ordonnance est appliquée partout. En effet, d’une capitale à l’autre, un certain nombre de tendances régionales dans les réponses apportées par les gouvernements à la crise. Ainsi, au Sénégal, en Côte d’ivoire, et au Togo, les divers exécutif ont notamment décidé de plafonner les prix de plusieurs produits alimentaires.

Au Togo, ce plafonnement concerne principalement les céréales locales que sont le maïs, le sorgho, le haricot, le petit mil et le riz. Des produits importés comme l’huile végétale, le lait, la farine de blé et des concentrés de tomate seront également exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Dans le même temps, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont annoncé le décaissement de fonds de subvention. Si les montants de ces subventions, 50 et 55 milliards FCFA sont presque similaires, ils n’ont pas le même objet. Au Sénégal, ces subventions sont principalement destinées aux producteurs locaux de riz alors qu’en Côte d’Ivoire, il s’agit plutôt de subventionner les prix des produits pétroliers.

Lire aussi : CHERTÉ DE LA VIE AU TOGO : LE GOUVERNEMENT PREND DES MESURES D’ALLÈGEMENT

Suspension de taxes, exonération; la fiscalité est l’autre arme des Etats dans cette lutte contre la vie chère

En parallèle au plafonnement et aux subventions des prix, plusieurs mesures fiscales ont été prises par les États de l’UEMOA pour ralentir l’inflation. Ces mesures vont de la suspension de certaines qui impactent directement ou indirectement les prix à la consommation, à l’exonération de certains produits importés.

En ce sens, le gouvernement togolais a décidé de la suppression de la Taxe sur les Véhicules à Moteur (TVM), au profit des véhicules commerciaux de transport des personnes et des marchandises. Plus récemment, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a annoncé, en même temps qu’une exonération de TVA sur certains produits alimentaires importés, une exemption du paiement des tickets de marchés au profit des acteurs du secteur informel qui y commercent, pour les trois prochains mois.

Au Bénin voisin, Patrice Talon et son gouvernement ont décidé fin mars de la poursuite de l’application d’un taux forfaitaire libératoire de TVA sur le riz importé. Les huiles végétales importées ou produites localement sont quant à elles, exonérées de TVA. Par ailleurs, pour maintenir les prix du pain, la farine de blé importée ou produite localement est également exonérée de TVA. Quoi qu’il en soit dans les différents pays de l’espace UEMOA, les populations espèrent une véritable métamorphose.

Lire sur : FLAMBÉE DES PRIX AU GABON : LE GOUVERNEMENT PREND DES MESURES

 

Klétus Situ

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