mercredi, mars 27 2024

Bien que les derniers soldats français de l’opération Barkhane soient partis le lundi dernier, les tensions entre la France et le Mali restent vives. Cette fois ci, l’armée française est accusée d’offrir un soutien pas des moindres aux jihadistes. En plus de cela, elle viole constamment l’espace aérien du Mali en dépit des interdictions.

Pour mettre fin à cette situation irritable, le Mali, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a écrit une lettre au Conseil de sécurité de l’Onu. Il dénonce surtout les abus de la France. En clair, une violation de sa souveraineté. Chose qu’elle n’accepte pas et dont les réponses légitimes seront perceptibles dans les jours à venir si cela continue.

Des activités d’espionnage dénoncées par le Mali

D’après la lettre écrite par Abdoulaye Diop, depuis le début de l’année, une cinquantaine d’incursions de l’armée française aurait été enregistrée. Et cela a été possible grâce à des drones, des hélicoptères ou avions de chasse de l’armée française. Ceux-ci ont récemment survolé l’espace aérien malien sans autorisation.

« Le 21 avril 2022, une patrouille de Mirage 2000 a survolé à plusieurs reprises, sans coordination préalable, un convoi FAMa en partance pour renforcer le dispositif de l’emprise de Gossi. Cette manœuvre s’inscrivait dans une dynamique d’intimidation de nos forces », pouvait-on lire dans la lettre.

Pour le ministre malien, il s’agirait d’acte d’espionnage. Par ailleurs, le Mali soupçonne également la France d’armer les terroristes et de leur fournir du renseignement. Le colis largué à Labezanga le 8 août dernier par l’armée française en est une preuve, affirme les autorités maliennes.

Lire aussi : DROITS HUMAINS AU MALI : ALIOUNE TINE DÉPLORE LA RESTRICTION DES LIBERTÉS CIVIQUES 

Légitime défense

Pour le Mali, l’heure n’est plus aux avertissements. Sa réponse se ferait désormais du tac au tac à la prochaine violation française. « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la sécurité de notre pays, le Gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies », a indiqué le ministre Abdoulaye Diop.

Les autorités de la transition estiment également détenir plusieurs éléments de preuve de ces violations flagrantes de son espace aérien. Ceci surtout que celles-ci ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions.

« Ainsi, le Gouvernement du Mali invite le Conseil de sécurité des Nations Unies, garante de la paix et de la sécurité internationales à œuvrer afin que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali. En outre, La France, membre permanent du Conseil de sécurité, devrait se conformer à la légalité internationale, en respectant les dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies », avertit Abdoulaye Diop.

 

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