jeudi, avril 18 2024

Pour accéder au pouvoir, certains partis politiques font recours à des pratiques illégales dans le financement des campagnes électorales. Conséquences, ils se retrouvent bien souvent, sous la houlette de leurs pourvoyeurs. Et finalement, c’est le pays qui subtilement devient un otage.

C’est ce que révèle, le rapport d’enquête et d’analyse sur « L’opacité du financement politique à Madagascar », conduit par Transparency International Initiative Madagascar. Sont principalement concernées par l’illégal financement des campagnes électorales, les présidentielles 2013 et 2018. Lors de ces temps forts de la politique malgache, de grosses dépenses ont été effectuées par des candidats sans qu’on se puisse en cerner l’origine.

Des financements de campagne douteux

L’enquête menée par TI-IM sur le financement des campagnes électorales à Madagascar a permis de faire des découvertes intéressantes. Il s’agit notamment des arrangements fallacieux qui s’opèrent entre les candidats en complicité avec leur parti et des entreprises ou individus puissants, étrangers ou non. Cette pratique se résume sous l’appellation « capture de l’État par des intérêts privés ».

Ce soutien financier apporté à ces candidats se transforme plus tard en redevabilité. Et ce sont les secteurs productifs et stratégiques du pays qui sont parfois donnés en récompense.

« On peut constater que dans certains secteurs, il y a des décisions qui sont prises par le régime actuel qui laissent penser qu’il y a un retour d’ascenseur vis-à-vis des de ces entités, personnes ou entreprises privées qui ont ou auraient pu financer la dernière campagne présidentielle », a expliqué Mialisoa Randriamampianina, chargée du programme sur l’intégrité politique chez TI-IM.

Plus de transparences

Pour éviter ces violations à l’avenir, de la loi régissant, campagnes et élections, il est suggéré plus de transparence en ce qui concerne le financement des campagnes électorales. A cet effet, une proposition de réforme de la loi est en cours. Elle devrait permettre une plus grande traçabilité des fonds employés durant la campagne.

Outre cela, la nouvelle mesure permettra d’inscrire un plafonnement des fonds. Il sera également question de doter les instances de contrôles d’outils légaux pour sanctionner ou recadrer les contrevenants.

« Notre soupçon, c’est que des entités qui ne disent pas leur nom sont en train de décider à la place de nos décideurs et de décider pour les citoyens malgaches », a déploré Mialisoa Randriamampianina. « Nous pensons que les pratiques d’opacité de financement des campagnes électorales, contribuent à prendre l’État malgache en otage », a-t-elle renchérit.

Lire aussi: MADAGASCAR : LE GOUVERNEMENT MAINTIENT LE PRIX PLANCHER DE LA VANILLE À 250 DOLLARS LE KILO

 

Sandrine A

Previous

Lutte contre le terrorisme: l’armée burkinabé en mauvaise posture

Next

Coup d’Etat au Soudan: le général Al-Burhane réinstalle Abdallah Hamdok dans ses fonctions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

À la rencontre des togolais : L'Assemblée Nationale entame une tournée de consultation

À la rencontre des togolais : L’Assemblée Nationale entame une tournée de consultation

Investigateur Africain

Dans un contexte de réforme constitutionnelle majeure, l’Assemblée nationale du Togo s’engage dans une tournée nationale d’écoute et de consultation des populations. Cette démarche vise à favoriser un dialogue inclusif et à recueillir les aspirations des citoyens en vue de remodeler l’avenir politique du pays. Au cœur de cette initiative se trouve la volonté d’impliquer […]

révision constitutionnelle : Faure Gnassingbé défend l'inclusion de tous

Inclusion et dialogue : Faure Gnassingbé défend une Constitution pour tous

Investigateur Africain

Dans un geste audacieux et résolument démocratique, le Président de la République du Togo, Faure Gnassingbé a récemment appelé à un élargissement du dialogue autour de la réforme constitutionnelle en cours. Cette initiative marque un tournant dans l’approche politique du pays et suscite un vif intérêt quant à ses implications sur l’avenir démocratique du Togo. […]

La justice libère deux proches de Mohamed Bazoum

Libération inattendue au Niger : Deux proches de Mohamed Bazoum remis en liberté

Investigateur Africain

Au Niger, une décision inattendue de la justice a secoué le pays ce mardi 2 avril. La justice a ordonné la remise en liberté d’Abdourahamane Ben Hamaye, journaliste au sein de la présidence sous Mohamed Bazoum, et de Mohamed Mbarek, cousin de l’épouse de l’ancien président. Ces deux hommes étaient en garde à vue depuis […]