vendredi, mars 29 2024

Se soumettre une nouvelle fois, à l’autorité des militaires, le peuple soudanais en a plus que ras le bol. Face au récent coup de force du 25 octobre dernier, la jeunesse surtout, entend bel et bien faire preuve de résistance, jusqu’à ce qu’elle n’obtienne un retour du pouvoir aux civils. Pour y parvenir, elle est même prête à y laisser sa vie.

Depuis l’annonce du coup d’Etat, les soudanais n’ont pas hésité à prendre d’assaut les rues de Khartoum et dans certaines autres localités du pays. Les tirs à balles réelles de l’armée ne leur ont point dissuadé dans leur détermination de ne pas légitimer ce énième coup de force. Pour l’instant l’énorme pression de la communauté internationale a conduit à la libération du premier ministre Abdallah Hamdok. Les autres responsables civils sont encore en détention.

Une mobilisation très forte des comités de résistance

Afin de contraindre les militaires à revoir leurs positions et à négocier avec les civils, les comités de résistance s’apprêtent déjà à envahir massivement les rues dans les prochains jours. Les tractations par ci et là de ces comités de résistance indiquent d’ores et déjà qu’il serait question d’une très forte mobilisation. La date du 30 octobre hante les esprits.

« On se prépare. On ne bougera pas d’ici tant que nos demandes ne seront pas entendues. Je n’ai pas peur. Des martyrs de ma génération sont tombés. Aujourd’hui, soit on respecte mes droits soit je suis prêt à mourir », a laissé entendre un citoyen résolu à faire flancher le général al-Burhan.

Maryam Sadeq al-Mahdi, responsable du parti Oumma, s’inscrit elle aussi dans la même dynamique. « Nous refusons toute tentative de coup d’État, quel que soit son auteur et quel que soit son prétexte. Nous annonçons que nous allons participer à tout acte de résistance utilisant les méthodes pacifiques que nous avons en notre possession », a-t-elle exprimé.

Lire aussi:  SOUDAN: POURQUOI UN NOUVEAU COUP DE FORCE DES MILITAIRES ? 

Un calme précaire

Assisterons-nous, une nouvelle fois à une violente répression des militaires, comme ce fut le cas en 2019 ? Le bain de sang pourrait-il être évité au profit d’un dialogue pouvant déboucher sur la constitution d’un gouvernement civilo-militaire ? L’avenir du soudan est encore incertain.

En attendant l’évolution de la situation, le calme semble revenir peu à peu mais sont encore visibles les barricades de briques, de même que les pneus brûlés par les manifestants. L’appel à la grève générale lancé par les syndicats et les comités de résistance a été très suivi par les populations dans leurs localités respectives. En ce qui concerne, les restrictions du réseau téléphonique et de la connexion à internet, elles sont levées par moment.

Les manifestants estiment par ailleurs, que les tensions politiques actuelles peuvent être résolues autrement. C’est-à-dire que des solutions efficaces et efficientes doivent être trouvées aux réels maux dont souffrent les soudanais. Et cela passe par un sérieux dialogue entre les force vives du pays.

Lire aussi: COUP D’ETAT AU SOUDAN: LA TRANSITION BASCULE DANS UN NOUVEAU CHAOS

 

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