mardi, mars 19 2024

La publication du chronogramme des élections au Mali fait des mécontents. En effet dans un communiqué publié le 19 avril dernier, le M5-RFP a dénoncé ce chronogramme électoral autour duquel il n’y a, selon lui, pas de consensus. Il appelle à rediscuter le sujet et à trouver un consensus large et sincère.

C’est le 15 avril 2021, que le gouvernement de transition a publié le chronogramme des élections au Mali. Un referendum sur la révision de la constitution aura lieu le 31 octobre 2021 ; les élections des conseillers des collectivités, le 26 décembre 2021 ; les Élections présidentielles et législatives, le 27 février, 13 et 20 mars 2022 pour le second tour.

Rejet du chronogramme des élections au Mali

Bien que certaines forces politiques aient salué la publication du chronogramme électoral par le gouvernement de la Transition, le M5-RFP a marqué sa désapprobation. Le collectif des partis d’opposition s’étonne du fait que le gouvernement ait publié le calendrier électoral sans concerter ni les forces politiques et sociales encore moins le Comité d’Orientation Stratégique.

Le mouvement dirigé par Dr Choguel Kokalla Maïga a, dans son communiqué, affirmé que « le Comité Stratégique du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a pris note du chronogramme du Référendum et des Élections générales publié le 15 avril 2021 par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, alors même que le cadre de concertation réunie le mardi 13 avril 2021 entre ledit département ministériel et les partis politiques n’a pas discuté d’une quelconque question de chronogramme ».

Il faut noter que la publication de ce chronogramme des élections au Mali est faite sous la pression de la communauté internationale qui tient au respect de la durée de la transition. Et c’est ce que regrette le M5-RFP quand il affirme « en fait, le chronogramme publié n’est qu’une énième malice, une diversion de la junte militaire pour desserrer l’étau de la pression nationale et des exigences de la communauté internationale sur le Gouvernement pour le respect scrupuleux des 18 mois retenus pour la durée de la période de transition ».

La plateforme politique « Espérance nouvelle » dirigée par le président du parti CODEM dénonce elle aussi le manque de concertation préalable avec la classe politique et la société civile. Elle estime que ce chronogramme est irréalisable compte tenu de la situation socio-politique et institutionnelle très tendue au Mali.

Les craintes d’une confiscation du pouvoir

La junte au pouvoir n’inspire pas du tout confiance au mouvement de l’opposition. Ce dernier affirme dans son communiqué qu’« au total, le chronogramme des élections, tel que publié confirme toutes les appréhensions du M5-RFP sur une volonté de plus en plus affichée des autorités de Transition de cession du pouvoir à un complice, en violation flagrante des engagements pris par le président de la Transition lors de son discours d’investiture ».
Le M5-RFP dit « Non » au chronogramme des élections au Mali en refusant de « s’associer à une mascarade électorale visant à infantiliser les Maliennes et les Maliens ».

Fidèle à sa demande d’une vraie refondation de l’État malien avant toute élection, « le M5-RFP fustige cette démarche dangereuse qui représente un risque certain de déstabilisation du Pays, aujourd’hui menacé de toutes parts, et appelle à un consensus large et sincère autour des questions nationales, en l’occurrence la préparation et l’organisation d’élections régulières pour éviter à notre Nation les affres d’une énième crise pré et post-électorale », pouvait-on lire dans le communiqué du Dr Choguel Kokalla Maïga.

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