[EDITO] Affaire Bolloré: de la nécessité de ne pas se laisser infantiliser
L’Affaire Bolloré refait surface. S’il y a une chose qui me révoltait, sur les bancs du lycée en cours de français, c’est bien cette citation d’un illustre homme d’État africain qui disait, je paraphrase : l’émotion est nègre et l’intelligence est hellène. L’émotion, définie comme une agitation passagère causée par un sentiment vif de peur, de colère. L’émotion, attribut de l’homme noir ? Comment ne pas s’indigner devant une telle affirmation ? Mais aujourd’hui comment ne pas donner raison à cet homme quand on voit tout l’émoi que peut susciter, chez nous, des querelles partisanes entre gens d’autres continents ? L’intelligence, nous a-t-elle quitté ou ne nous a-t-elle jamais habité ? Sinon pourquoi ne faisons-nous pas preuve d’intelligence pour prendre le temps d’analyser cette cavale ressuscitée contre Bolloré sur fond de corruption au Togo.
L’ affaire Bolloré remonte à 2010
Voici une affaire dont les prémices sont supposées en 2010. Un homme d’affaires français qui fait ses affaires en Afrique depuis et partout dans le monde. Vu l’envergure de ce Monsieur et ses entrées dans les sphères des pouvoirs, un peu partout, il n’est pas de doute qu’il représente les intérêts de son pays. Il s’agit bel et bien de l’affaire Bolloré.
Pour avoir un carnet d’adresses aussi fourni, il a sûrement la bénédiction des autorités de son pays dont il fait les intérêts. Souvenez-vous, un homme d’État français a dit que la France n’a pas d’amis, mais des intérêts. Alors tout contrat passé par ce monsieur doit l’être avec l’aval de ses responsables. Ne savaient-ils pas qu’il fait œuvre de corruption ? Il a suffi d’un changement de régime dans ce pays pour qu’une cavale soit intensifiée contre ce Monsieur. Bolloré n’est pas le seul homme d’affaires ou politique français à être décrié en Afrique. Alors la question est celle-ci : pourquoi, c’est lui seul qui est inquiété ?
Ne représente-t-il plus les intérêts des nouveaux dirigeants et il faut lui chercher noise ? Le bon argumentaire qui peut faire mouche, il faut aller le chercher du côté où les gens, très émotifs, ne verront pas l’anguille sous la roche. Et bien sûr, c’est l’Afrique, le ventre mou de la planète, où on peut implanter toutes sorte d’idées dans la tête des populations pour les infantiliser et les faire jouer des rôles dans le seul intérêt des instigateurs. Si tellement ces derniers sont mus par une volonté de justice pourquoi n’iraient ils pas fouiner dans les affaires de Bolloré en France ; notamment son rachat de Canal+ qui a fait couler beaucoup d’encre en son temps. Et quand on rentre dans les détails de la décision de la juge, il est difficile de croire à sa volonté de défendre la souveraineté de notre pays.
Affaire Bolloré, leçons à tirer par les togolais
Dans cette affaire, dénommée affaire Bolloré, il serait vraiment temps que l’Africain, en l’occurrence le Togolais sache raison garder pour ne pas s’affoler comme un animal de compagnie qui court rattraper la balle que son maître vient de lancer. Ne soyons pas ces animaux à qui on lance un os pour les occuper et les détourner de l’essentiel. maitrisons bien cette Affaire Bolloré. Quand des Européens s’engagent sur un ring de règlement de comptes entre eux, n’acceptons pas d’être les justificatifs trop faciles de leur cabale. N’oublions pas les épisodes des supposées « guerres mondiales » qui n’étaient en réalité que des « guerres européennes », pendant la durée desquelles nos ancêtres ont été enrôlés pour mener des combats qui ne les concernaient en rien.
Cette facilité qu’ils ont à vouloir défendre nos intérêts doit éveiller nos consciences pour regarder au-delà de la magnanimité prétendue afin d’y trouver leur volonté de nous déchirer entre nous en nous détournant de l’essentiel.
